dimanche 14 décembre 2014

La Vénus à la fourrure, David Ives


Metteur en scène new-yorkais à la carrière en mode loser, Thomas Novachek termine une journée de casting catastrophique pour son adaptation de La Vénus à la fourrure, d'après le livre de Sacher-Masoch. Carrément désespéré à l'idée de trouver un jour le rôle féminin, Thomas est sur le point de quitter le théâtre quand surgit une femme mi-pute mi-soumise, Vanda Jordan. Comme elle insiste entre deux jurons pour passer l'audition, Thomas s'exécute, d'abord récalcitrant puis bientôt envoûté.
Entre elle et lui, le jeu du chat et de la souris se renverse, s'intensifie, se joue des règles du genre. Qui domine qui ? Qui veut un coup de badine pour fouetter l'amour ?


Une Vénus inspirée qui cravache sec !

La pièce aux trois Tony awards, que l'Américain David Ives a créée en 2010 à Broadway, passe haut la rampe du théâtre Tristan Bernard (planqué rue du Rocher, Paris VIIIe).
L'oreille apprécie joyeusement l'adaptation pétillante de Anne-Elisabeth Blateau (manifestement, elle ne fait pas que jouer Emma dans Scènes de ménage sur M6 !) quand l'oeil se régale de la mise en scène fluide et dynamique de Jérémie Lippmann (sans panneaux glissants de cour à jardin et vice versa, pour une fois).

Et puis, il y a Marie Gillain (qui a bien grandi depuis L'Appât de Tavernier) et Nicolas Briançon (loin du commissaire Herville d'Engrenages), qui, en maux comme en sang, sont tout bonnement excellents.
Ils ont tous deux le texte bien en bouche, et leurs échanges sont pur régal. Il faut dire qu'ils ont des choses à dire, et pas nécessairement convenues comme certains pièces contemporaines qui à force de poncifs malgré l'humour ne déclenchent que des rires automatiques, non ?
Ici, dans ces jeux du désir où rien n'est laissé au hasard, les mots sont justes, forts, drôles aussi. Bref, c'est jubilatoire !
La salle, comble d'ailleurs, ne s'y trompe pas et en plein coeur du spectacle ne résiste pas à frapper... ses mains l'une contre l'autre pour manifester son enthousiasme.

Ah, ça fouette et ça fait du bien !


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La Vénus à la fourrure, de David Ives, avec Marie Gillain et Nicolas Briançon
Mise en scène : Jérémie Lippmann assisté de Aurélie Bouix
Adaptation : Anne-Elisabeth Blateau
Décors : Jacques Gabel assisté de Jeanne Frenkel
Costumes : Colombe Lauriot-Prevost
Lumières : Joel Hourbeigt
Musique originale : Charles Souchon & Nicolas Voulzy

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